La Colmiane, sept 2021.
Des mois et des mois que je le rumine, que je l’imagine dans ma tête … mais non impossible de me lancer !
Jusqu’au jour où …
BOOM dans mon cœur (juste avant celui dans ma bouche), & cœur sur eux. Eux qui vont être l’élément déclencheur de ce projet motivé par mes papilles (et mes pupilles) :
eye & fines herbes – mes foodwork & aventures culinaires.
Voici donc le tout premier (d’une longue série) article de blog de mes découvertes gourmandes.
L’Auberge de la Roche
Me voici donc, après une journée fort pluvieuse (voir grêleuse si je puis l’inventer), arrivée dans l’un des 4 villages de Valdeblore : La Roche.
Nous sommes juste en face de la mairie annexe », pas difficile de trouver donc. Je me gare, descends de la voiture, et à croire que nos hôtes n’étaient pas les seuls à nous attendre, les nuages s’écartent quasi instantanément laissant place au ciel bleu, et aux derniers rayons de soleil de cette fin septembre …
Voilà qui commence bien.
Arrivée à l’entrée de l’Auberge, curieuse je jette un coup d’œil sur la terrasse silencieuse et sa vue imprenable sur la vallée (la belle semble carrément me tendre les bras)… Quand, presque sorti de nul part Mickaelle, Micka, un sourire immense sur le visage, me sort de mes rêveries. & Me voilà donc sur cette fameuse terrasse, une bouilloire en fonte fumante posée sur la table, un thé Le Parti du Thé s’infusant tranquillement pendant que je partage un tête à tête avec le Mercantour.
S’en suit une avalanche (en plein automne) de petits bonheurs …
Je découvre ma suite, « Achilée », préférée de Micka, et je comprends pourquoi : une chambre de 45 m² avec vue panoramique, baignée par la lumière qui transperce baie vitrée et verrière, salon au mobilier savamment sélectionné & un bain celtique en pierre XXL dans lequel on aurait envie de barboter comme des bébés … Bref, le genre de chambre d’où jamais tu ne sortirais !
Enfin, jusqu’à 19h, l’heure du dîner . Ou plutôt de l’apéro.
La nuit est tombée, l’immense cheminée brûlante se place en cheffe d’orchestre de la soirée, la cave à vin (nature) déborde de bouteilles se racontant leurs histoires, les chefs s’affairent en cuisine, un chou se dore la croûte dans le feu, et les ouvrages culinaires se laissent tranquillement admirés.
Dans l’assiette, c’est en 7 services que ça se passe, mais surtout au gré des envies de deux hommes : Louis Philippe Riel, ex restaurant le “6 Paul Bert” et “Cave Paul Bert” et Alexis Bijaoui, ex sous-chef junior d’Alain Passard au restaurant L’Arpège à Paris (rien que ça …) qui préparent une cuisine gastronomique dans une ambiance chaleureuse façon dîner entre amis !
On y retrouve beaucoup de végétal, avec des fruits et légumes du potager en permaculture bourrés de textures. Mais on retrouve aussi poisson et viande, comme ce pigeon sur coffre, dont on déguste et apprécie chacune des parties. Du très local, avec les merveilles des fromagers alentours, dont on se délecte avec le pain au levain de la maison. Enfin les chefs marient et subliment les herbes aromatiques sous toutes leurs formes et à la perfection !
Jusqu’au dessert, où l’on ne retrouvera ni chocolat, ni fruit, mais une création autour de l’amaranthe, avec juste ce qu’il faut de sucre pour faire succomber les palais.
La soirée se termine au coin du feu, un digestif artisanal à la main, et de grandes conversations avec les maitres des lieux sur la gastronomie, et l’histoire de l’auberge. Comment est-ce que l’on décide de créer un tel établissement dans un bourg de moins de 900 habitants ? Simplement « Un retour de ski, nous avons vu cette auberge en ruine et nous nous sommes dit : c’est peut-être à vendre ? »
Je regagne ma chambre l’estomac heureux, et le cœur plein, prête à sombrer (m’affaler littéralement) dans mes draps en lin lavé bleu nuit . Sourire béat, je m’endors en rêvant déjà à ce que je trouverai aux mets du lendemain matin …
Le petit-déjeuner est, j’allais dire « sans surprise » dans la continuité du dîner, mais c’est faux. En réalité tout est une surprise, de la texture du fromage blanc de brebis de la ferme d’à côté, à la saucisse maison divinement réalisée, en passant par la brioche à la mie incroyablement filante et au bon goût de beurre (je songe même à les supplier de m’en donner la recette), le tout dans le calme et la sérénité entre Vésubie et Tinée …
Avant de fermer cette parenthèse dans ma vie à 100 à l’heure, je m’assoies un instant. Pour profiter une toute dernière fois de ce lieu magique, hors du temps, dont les protagonistes sont des personnes simples, passionnées, positives, qui œuvre avec leur cœur, comme bon leur semble, pour eux, pour leurs hôtes et pour la nature.
SUPERBE !!!